Dans le cadre de la conférence « Construire la souveraineté numérique de l’Europe », 12 États membres de l’Union européenne, dont la France, ont décidé de s’associer pour développer la prochaine génération de services et d’infrastructures cloud. Dans un manifeste commun publié ce 7 février, ils ont en effet annoncé leur volonté de pré-notifier à la Commission européenne un projet important d’intérêt européen commun (PIIEC) d’ici la fin mars 2022. Les premiers projets devraient être lancés dès le quatrième trimestre 2022.
Qu’est-ce qu’un PIIEC ?
Pour rappel, un PIIEC est un mécanisme européen visant à promouvoir l’innovation dans les domaines industriels stratégiques et d’avenir au travers de projets européens transnationaux.
Ce n’est pas un financement de l’Europe mais un groupe d’États qui notifie à Bruxelles son intention d’injecter collectivement des fonds dans un secteur stratégie, ici le cloud. Ce mécanisme est intéressant car il autorise les pouvoirs publics des États à financer des initiatives au-delà des limites habituellement fixées par la réglementation européenne en matière d’aides d’État.
Un cloud européen souverain
Ce projet associera « des entreprises, des laboratoires et des académiques européens« , détaille Cédric O, secrétaire d’État à la transition numérique et aux communications électroniques, pour « créer de la valeur et de l’emploi dans l’Europe entière tout en soutenant l’émergence des champions technologiques français et européens du cloud« . En pratique, plus de 60 projets impliquant 180 entreprises européennes seront financées par les 12 États participants. »Cela va nous permettre d’avoir enfin un stockage de données qui soit véritablement souverain« , a déclaré Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des finances et de la relance. Une ambition au cœur de la présidence française de l’Union européenne.
Le chantier est dense compte tenu du retard pris par rapport aux acteurs américains et chinois.